A l’aube d’une collaboration entre Art et Design
Le 04/01/2023, édité par Livingstone
C’est dans le showroom de Livingstone, au 39 avenue de Friedland, que se déroule cette conversation avec l’artiste pluridisciplinaire Dan Ghenacia. Nous abordons, entre autres, la le projet Alpha Wave Experience ainsi que la future coopération de l’artiste avec Livingstone.
Salut Dan, tu peux nous expliquer brièvement ta carrière ?
- Salut, alors je suis DJ professionnel depuis 1998 et j’ai été influencé par la musique de San Francisco des années 1990. J’ai commencé à faire du business de disque de seconde main que j’achetais à San Francisco et que je revendais chez moi. Je faisais plein d’allers-retours. Suite à ça j’ai pu monter un magasin de disque à Paris : Traffic Records. Après je suis devenu résident de l’after Kwality du Batofar de 1998 à 2004.
Tu y mixais toutes les semaines ?
- Non pas toutes les semaines, au début plutôt une fois par mois, puis tous les quinze jours, c’était assez variable. C’est ça qui m’a très rapidement offert une carrière internationale. Après je suis devenu résident du Circoloco au DC-10 à Ibiza, moment clé de ma carrière. J’y suis resté 17 ans.
C’est là-bas que tu as rencontré tes actuels collaborateurs ?
- Non en fait, eux, c’étaient mes premiers fans au Batofar, ils n’étaient pas encore DJ.
On est d’abord devenu amis, ils me suivaient, on faisait la fête ensemble… Puis l’un d’eux a fait une soirée aux bains douches, il m’a demandé d’y mixer, on s’est beaucoup rapproché et lui-même est devenu DJ. Dix ans plus tard on a formé le groupe de musique électro Apollonia : un super groupe qui fait le tour du monde depuis plus de 10 ans.
Le groupe marche toujours bien ?
- Oui oui ça marche très très bien… (rires)
Comment as-tu été amené à connaître Livingstone ?
- J’ai connu Livingstone à travers ma deuxième passion, à savoir l’art contemporain, l’art immersif. J’avais toujours été hypnotisé par une machine des années 1960 : la dreamachine de Bryon Gysin. Cette machine, originellement posée sur une « turntable », génère de l’ « alphawave » : une fréquence qui te met dans un état méditatif, ou psychédélique. Tu regardes cette machine rotative, tu y vois des formes, des couleurs, mais tu la regardes les yeux fermés. Certaines personnes y ont même des rêves éveillés. J’en ai toujours été amoureux et pendant le covid, je me suis lancé dans le projet de faire ma propre machine, et cette fois en y incorporant du son. La machine originelle n’en avait pas. Le covid était une période de doute et de peur pour beaucoup d’artistes. On ne savait pas du tout où on allait. Et grâce à cette machine, comme j’étais bloqué à la maison et que je ne pouvais plus prendre l’avion, je pouvais voyager intérieurement. Du coup le fait de bosser sur ce projet a vraiment pris du sens. C’était il y a environ deux ans. J’ai donc fait mon premier prototype qui m’a permis de faire quatre « expos » en galeries et dans des musées à Paris, Londres, Lisbonne et Lille. À Lille on a fait une installation géante : The Oracle, avec un « sound system » 3D. Parallèlement, j’avais monté une « expo » expérimentale avec le collectif Alpha Wave Experience, constitués de toutes les personnes qui bossent autour de notre projet du même nom. Les frères Pelouin sont passés à cette « expo » expérimentale, ils ont aimé la machine, en ont acquis une, puis on s’est lié d’amitié. Ils m’ont permis d’avoir une machine exposée en permanence à Paris, dans le showroom de Livingstone. Alors on s’est dit qu’on voulait continuer l’aventure ensemble et joindre nos forces, ce qui aboutit sur une collaboration entre Livingstone et Alpha Wave Experience : un objet de design avec la fameuse machine incorporée.
Je me permets de revenir sur la dreamachine, en combien de temps l’as-tu construite ?
- Avant de la construire j’ai d’abord commencé à faire des musiques qui pouvaient correspondre à la machine. Au lieu de la « techno » et de la « house », je me suis mis à faire de l’« ambient » avec mon acolyte Tolga Fidan . Je me suis donc intéressé au son binaural, à la musique immersive. J’ai alors fabriqué le premier prototype avec l’ingénieure Anine Kirsten en octobre 2020. La toute première version est arrivée six mois plus tard. Il y a eu environ une année de développement.
Avais-tu des qualités d’ingénieur ou pas du tout ?
- La vitesse de rotation pour générer de l’« alphawave » c’est quelque chose que tu trouves sur internet et les plans de la dreamachine originale, de Bryon Gysin, étaient dans le domaine publique. En gros c’était un cylindre, avec des paternes, des trous, posé sur une platine pour pouvoir tourner. Il y avait une lampe au milieu. J’en ai fait une en carton en suivant les plans. Je suis pas le premier à avoir fait ça, loin de là (en 2014). Du coup j’ai bossé sur toutes les vitesses de rotation. Je me suis vraiment intéressé aux fréquences, au pouvoir des fréquences et me suis rendu compte qu’elles étaient partout, qu’elles avaient des aspects thérapeutiques. Après j’ai rencontré un neurologue qui travaille sur les fréquences – mon histoire est assez alignée, c’est quelqu’un que j’aurai dû rencontrer dans la Silicon Valley, et je l’ai rencontré à deux rues de chez moi à Lisbonne… (rires) - on a donc échangé très facilement. Il s’appelle Francisco Teixeira. Il fait aujourd’hui partie du collectif. On fait des tests avec des neurotransmetteurs. On avance donc sur le projet, pas uniquement de façon artistique mais aussi scientifique.
Vous avez déjà observé les effets de la machine sur le cerveau, ou c’est en cours d’étude ?
- Francisco Teixeira les a observé depuis déjà très longtemps. En ce moment on fait de véritables tests scientifiques avec un casque que l’on pose sur la tête et qui calcule les fréquences du cerveau. Donc on bosse dessus en ce moment même.
La version originale de la dreamachine était sans musique alors que celle-ci est avec musique, l’expérience est-elle vraiment différente ?
- Oui tout à fait. Il y a une espèce d’accélération avec la musique, ça amplifie l’expérience. Et de manière positive. On s’est aussi rendu compte que le voyage était différent en fonction de la musique écoutée.
Est-ce une échappatoire éphémère, ou est-ce qu’une pratique à plus long terme permettrait de se déconnecter, se déconditionner de manière plus durable ?
- Oui bien sûr, on va parler de « brain entrainment ». Tu entraînes ton cerveau à se mettre dans un certain état. On pourrait dire que c’est un « shortcut » à la méditation : ça te permet de rentrer dans des états méditatifs, pour certaines personnes dans des états de « trans », mais par le pouvoir de la lumière, sans même méditer. Tu es hypnotisé par la lumière et la musique. Finalement, c’est comme avec la méditation : plus tu médites, plus ton cerveau est entraîné, plus tu arrives à entrer dans cet état-là rapidement.
Tu peux nous en dire plus sur le futur projet avec Livingstone ?
- Avec mon collectif on va apporter nos connaissances en termes de fréquences, de musique et de lumière, et on va combiner ça avec les connaissances de Livingstone pour faire un très bel objet de design. Par là même, on pourra pleinement lier nos compétences respectives.
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