Gare Godillot : l’incroyable projet

Une parfaite symbiose entre architecture, rénovation et mobilier

Le 26/02/2023, édité par Livingstone

l’incroyable projet

Du fait de la rue Godillot qui lui est mitoyenne, celle que l’on nommait originellement la gare de Saint-Ouen-sur-Seine se fait maintenant appeler la gare Godillot. Sa construction, dirigée par les architectes Ligny et Aumont, est exécutée entre 1907 et 1909. Si elle est fortement active, la création de la gare souterraine du RER B et D interrompt brusquement la ligne à partir du 25 septembre 1977, jusqu’à sa fermeture définitive en 1988. Suite à ces variations, la gare est tout simplement abandonnée, pour être finalement squattée et dégradée pendant plus de deux décennies. Il n’y reste plus rien. Les rambardes d'escaliers, les divers métaux et les vitres sont volées. Il aura fallu attendre jusqu’à 2012 pour voir, enfin, ce bâtiment séculaire revoir le jour.

En effet, Leo Geraerts, un ancien antiquaire, entreprend d’acheter à Réseaux ferrés de France ce qui était auparavant une gare et de la rénover à l'identique. Il compte y faire émerger des commerçants, des studios destinés à la location, et, à l’ultime niveau, sa propre habitation. Pour ce faire, il attaque dès le début une des parties les plus essentielles de la restauration : les finances. Leo Geraerts doit donc y mettre toutes les siennes pour pouvoir englober l’entièreté du projet. Sûr de la réussite de son entreprise, il sera même soutenu « moralement » par le voisinage. Et les fonds arrivent, d’ici et là, et le projet prend vie. Ne manquant pas une minute de son chantier, l’architecte retraité est constamment sur les lieux, toujours déterminé, toujours exalté. Par là même, il surveille le nettoyage de la façade (blocs de calcaire retaillés de 5mm), la réfection de la toiture, l’isolation, l’électricité, l’agencement des nouvelles fenêtres, les mises aux normes en tout genre et finalement les multiples surprises que la rénovation offre sur des chantiers d’une telle ambition.

Parallèle à cette grande bâtisse, on aperçoit un autre bâtiment : les anciennes fausses d’aisance où se vidaient les trains. Leo Geraerts a décidé de ne pas exclure du projet ce bâtiment, en a entrepris sa rénovation et y a installé son atelier

Mais une fois ces tâches rudes et nécessaires accomplies, il faut naturellement meubler les lieux. C’est alors qu’intervient un autre acteur de cette histoire : Ludovic Geraerts Nakayama. S’il a déjà pour qualité d’être le fils de Leo Geraerts, ce jeune homme talentueux est aussi le designer concepteur mobilier 3D de Livingstone. Au cœur de notre bureau d’étude, il design du mobilier allant des tables et chaises à des enceintes en passant par toutes sortes d’inventivités possibles et imaginables. C’est donc tout naturel qu’il se soit occupé de la restauration de la gare Godillot avec son père. Il participe donc à ce projet en dessinant, designant de divers meubles. En outre, sa mère, Kumiko Nakayama, sera de mèche avec son fils et participera à la récupération de meubles et au bricolage de ces derniers. Grâce à cette collaboration, ils fourniront et agenceront l’entièreté des studios de location avec, une partie créative d’un côté, une partie récupération de l’autre.

Cette éthique familiale de volonté et de travail n’est pas sans avoir touché Livingstone et Megastone. Naturellement, le milieu architectural, les anciens bâtiments et leur restauration, la création et la mise en contexte de mobilier… il y avait décidément ici tout pour nous plaire et attirer notre attention. Si en plus le fils du chef de ce projet est l’un de nos designers favoris, nous sommes alors à notre comble et définitivement chez nous. Aujourd’hui, ce magnifique projet a abouti. La rénovation est une réussite : la gare est restaurée à l’identique, excepté le toit couvert en zinc et non en tuiles comme auparavant. Les pierres de la façade sont magnifiques : les tailleurs disent qu'ils n'en ont jamais vu d'aussi belles. Au rez-de-chaussée, des espaces pour accueillir des commerces ou des bureaux sont bel et bien installés ; au niveau supérieur, des studios de location sont disponibles ; et au dernier étage, le lieu de vie de celui qui a rendu possible cette entreprise est parfaitement agencé.

Véritable patrimoine emblématique de l’histoire audonienne, il était indispensable de ne pas laisser disparaître un tel monument. Ce projet grandiose se retrouve aujourd’hui sur les parcours de visites organisés par la mairie et a permis de donner un nouveau souffle au quartier. Et pour cause : Leo Geraerts y a mis tout son cœur, il y a mis tout son art.!

 

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