Primo Archi

 Dans le vaste et complexe monde de l’entreprise, le recrutement est une nécessité.
Pour les managers, recruteurs ou chasseurs de tête cherchant à embaucher, de nombreuses alternatives sont possibles. Dans la sphère de l’architecture, le recrutement repose sur divers procédés qu’il est préférable de connaître et maîtriser pour un résultat d’embauche des plus optimal. Avec Dimitri Bernard-Lorin, recruteur chez Livingstone, nous abordons ici le problème du recrutement des profils d’architectes, dessinateurs et 3D designers : quelles méthodes utiliser, et quelles en sont les difficultés respectives.

 L’une d’entre elles est de s’adresser directement aux écoles d’architecture où ce sont, naturellement, de jeunes talents qui seront touchés. Mais ce processus permet d’accéder uniquement à un foyer d’architectes qui, de manière générale et sans surprise, sont dénués d’expérience véritable (longue expérience du moins).

 Il est aussi possible de passer par les grands réseaux de recrutement tels LinkedIn, Monster, ArtStation ou encore Indeed. Malgré l’importance et l’indéniable effectivité de ces réseaux, il réside un problème majeur au sein de ces systèmes : les offres sont bien trop nombreuses et la recherche n’est pas assez segmentée.

 Pour contourner ces multiples moyens et améliorer la qualité du recrutement, Livingstone a pris le pari de miser sur une nouvelle manière de faire : Primo Archi, un groupe Facebook où ne nichent que des architectes, designers, professionnels et amateurs d’architecture.
Ce véritable réseau d’entraide avait pour but initial de créer des liens entre le plus grand nombre d’étudiants possible pour qu’ils puissent partager leurs travaux, et finalement échanger sur l’architecture. Victime de son succès, cet audacieux réseau comprend maintenant un grand nombre d’architectes, tous profils confondus, disponibles et ouverts pour apporter toutes sortes d’informations relatives à l’architecture et, naturellement, recevoir des offres d’emploi. Mais c’est ici qu’un problème typiquement contemporain émane : la frénésie des réseaux sociaux. En effet, lorsque notre recruteur Dimitri Bernard-Lorin a publié sur Primo Archi une première offre d’emploi, automatiquement, une myriade de messages discourtois et parfois agressifs a fusé. Pour le recruteur, un doute peut donc persister quant au professionnalisme et l’intégrité de ce système.

 Livingstone, en vue d’accroître et perfectionner son bureau d’étude, a chassé et recruté par deux fois des talents dans ce vivier d’architectes. Selon Ludovic Greaerts Nakayama, designer concepteur mobilier 3D, une des choses les plus positives qui ressort de cette plateforme est l’abondance des relations que l’on peut s’y faire et leur efficacité.
Si l’architecture est connue pour être un milieu où le réseau joue pour beaucoup, Primo Archi propose alors un service non-négligeable quant à la demande et l’offre d’emploi.
Ludovic Greaerts Nakayama a lui-même été recruté par Livingstone sans être directement sur la plateforme, mais par l’intermédiaire d’une de ses amies qui elle y était. La mise en contact a été parfaitement opérée, les profils se sont mêlés, une embauche favorable a vu le jour.

 De son côté, Sacha Zolynski, chief design officer, utilisait Primo Archi de manière instructive lorsqu’il était étudiant à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Etienne.
À cette époque, la plateforme lui servait principalement, comme pour tout autre, à échanger avec d’autres étudiants sur des questions d'inspiration architecturale concernant les thématiques relatives aux projets d'études. La plateforme s’étant rapidement développée, les offres de stages et d’emplois ont afflué. C’est à partir de ce moment que Sacha Zolynski considéra ce réseau comme étant « plus du spam qu'autre chose ». Il quitta donc le groupe et malgré tout, entendit parler de l’offre de Dimitri Bernard-Lorin, transmise par un membre du réseau. Il s'agissait d'un poste de stagiaire qui ne lui était pas directement adressé au vu de son profil qui comptait six années d'expérience. Un rendez-vous fut malgré tout convenu avec la direction de Livingstone, charmée par les compétences du designer. « Le courant est tout de suite bien passé », nous explique Sacha Zolynski, maintenant designer en chef de la marque qui lui fit confiance.

 Si elle peut comporter des défauts dus à son statut, cette énergique et singulière plateforme reste une indéniable source d’emplois comme le démontre ces témoignages. Livingstone et Primo Archi partagent donc une volonté de pédagogie et d’enrichissement culturel dans ce domaine si productif et compliqué qu’est l’architecture et son recrutement.